Examen clinique en posturologie

L'examen postural analyse le fonctionnement global du corps humain à travers ses systèmes d'équilibre, repère les déséquilibres posturaux et en comprend les origines. Il s'agit d'une approche fine, à la croisée de la podologie, des neurosciences et de la biomécanique, permettant d'identifier comment chaque individu s'organise dans l'espace.

1. Anamnèse posturale

Cette première étape est un temps d'écoute et d'analyse. Elle permet de comprendre le parcours du patient et de repérer les signaux d'alerte d'un déséquilibre postural :

• Douleurs récidivantes ou diffuses (lombalgies, cervicalgies, migraines, genou, cheville, etc.).

• Sensation de déséquilibre, fatigue posturale, troubles visuels ou de concentration

• Antécédents traumatiques (chutes, entorses, fractures, accidents).

• Appareillage dentaire, port de lunettes, travail sur écran, habitudes de posture au quotidien

L'objectif est d'identifier les facteurs influençant le schéma postural : sensoriels (yeux, pieds, oreille interne), articulaires ou émotionnels.

2. Observation statique et dynamique

Le patient est observé debout, pieds nus, dans les trois plans de l'espace grâce à notre système d'analyse 4D (FORMETRIC 4D) :

• Alignement général : tête, épaules, bassin, genoux, pieds

• Symétrie des ceintures (scapulaire et pelvienne)

• Répartition des appuis plantaires

• Équilibre du regard et position de la tête

• Réactions posturales spontanées (oscillations, compensations visibles)

L'observation est complétée par une marche naturelle afin de détecter les asymétries et les adaptations corporelles lors du déplacement.

3. Bilan des capteurs posturaux

La posture est régulée par plusieurs capteurs sensoriels. Le bilan postural vise à les évaluer un par un :

• Pieds : premier contact avec le sol, ils transmettent les informations proprioceptives. L'examen podologique recherche les asymétries d'appui, hyper-pronations ou supinations, différences de tonus, etc.

• Œil : le regard oriente le corps dans l'espace. Les tests évaluent la stabilité oculaire, la dominance visuelle et la coordination œil-tête.

• Système manducateur (mâchoire) : la position mandibulaire influence la posture. On recherche les déviations ou tensions du système cranio-mandibulaire.

• Oreille interne : elle gère l'équilibre spatial. Des tests d'observation de la verticalité permettent de repérer d'éventuels troubles vestibulaires.

Le but est d'identifier le capteur dominant perturbé, à l'origine du déséquilibre global.

4. Tests de posture et d'équilibre

Plusieurs tests spécifiques permettent d'objectiver les déséquilibres :

• Tests de Maddox, Fukuda, Romberg, ou piétinement sur place

• Tests podaux (pied nu, yeux ouverts/fermés, avec ou sans semelles)

• Mesures stabilométriques sur plateforme : évaluation de la surface et de la vitesse de déplacement du centre de gravité

• Observation de la régulation tonique (tensions musculaires asymétriques, torsions corporelles)

Ces données permettent de cartographier le schéma postural propre à chaque individu.

5. Analyse et synthèse posturale

Une fois les tests réalisés, le praticien établit un bilan complet :

• Repérage du capteur principal perturbé

• Identification des compensations mises en place par le corps

• Mise en évidence des chaînes musculaires sursollicitées ou inhibées

• Compréhension du lien entre déséquilibre postural et douleur fonctionnelle

Le corps est alors perçu comme un système intégré, où chaque adaptation locale a une répercussion globale.

6. Pathologies et troubles fréquemment rencontrés

Les déséquilibres posturaux peuvent entraîner des douleurs et gênes variées :

• Douleurs rachidiennes : cervicalgies, dorsalgies, lombalgies chroniques

• Troubles des membres inférieurs : tendinopathies, périostites, genou du coureur, douleurs de hanche

• Céphalées, vertiges, fatigue visuelle

• Troubles de la marche et de l'équilibre

• Chez l'enfant : troubles de la croissance, scoliose, déséquilibres statiques ou instabilité posturale

Intégration de l’ostéopathie à la posturologie

L’ostéopathie complète naturellement la posturologie en intervenant sur les causes mécaniques et fonctionnelles des déséquilibres détectés. Après l’analyse posturale, le traitement ostéopathique permet de :

• Libérer les zones de restriction de mobilité (crânienne, viscérale, rachidienne ou périphérique).

• Réharmoniser les chaînes musculaires et fasciales, souvent perturbées par les compensations posturales.

• Rééquilibrer les capteurs : travail crânien sur le système oculo-mandibulaire, traitement du bassin ou du diaphragme, normalisation de la voûte plantaire.